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À Propos

On le dit taiseux. Discret. Secret. En fait, il se livre, se délivre, à condition de le suivre sur ses terres. Sur « sa » butte Montmartre. Il a grandi entre chez Dalida, le square Junot et Le Lapin agile. « Mes grands-parents habitaient au premier étage », dit-il en pointant du doigt un immeuble au cœur de ce périmètre. Ici, il est chez lui. Il commente le quartier comme un guide. En tout cas mieux que la voix off qui s’échappe du petit train, bondé de touristes, qui sillonne Montmartre. Il le regarde passer, se faufiler, il lève les yeux au ciel. Son QG s’est aseptisé, boboïsé, dénaturé. Ça l’atterre. Ça l’attriste. Mais ça ne l’empêche pas d’être ému devant l’ex maison de Nougaro, « autrefois peinte en rose », montrer la terrasse haut perchée de Richard Berry, la maison d’Anouk Aimée, une plaque en hommage à Jean-Pierre Aumont dans l’allée des Brouillards. Son rêve : partir dans des villes ensoleillées avec son Leica. S’il est scotché aux Abbesses et à la butte, le samedi il s’échappe volontiers rive gauche : pour un café au Danton, un bouquin déniché à L’Ecume des pages. Celui qui a croisé la route de Ronis, Boubat et Depardon au hasard de ses flâneries parisiennes est un modèle « à l’ancienne ». Un « intense », a dit de lui un confrère journaliste. Né en 1960, Rafaud est allé au lycée Condorcet « comme Gainsbourg », affiche ses origines arméniennes « comme Mannix » et a vu Le fantôme de barbe noire en 1968 au Marcadet-Palace… comme Bruno Comtesse, qui signe cette photo.

Anne Éveillard redactrice en chef du webzine 1 EPOK FORMIDABLE

© Bruno Comtesse

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